Les besoins des plantes en éléments nutritifs 

Crédit photos : Les jardins de l'écoumène
En regroupant les plantes par leurs besoins en éléments nutritifs, on simplifie beaucoup les opérations reliées à la fertilisation.

On sait aujourd’hui que malgré des années d’hybridation, naturelles ou artificielles, la plupart des plantes cultivées possèdent toujours un bagage génétique primaire. Celui-ci est adapté aux conditions où les plantes se développent naturellement. C’est pourquoi prendre en compte les conditions de vie dans lesquelles les plantes poussaient à l’origine leur apporte une aide précieuse.

Des besoins bien différents

Toutes les plantes ne poussent pas dans les mêmes conditions. L’ail est originaire d’Asie centrale, plus précisément de l’est de la Chine, de la région de la Dzoungarie (Songarie) dans le désert de Kirghiz, une terre plutôt inhospitalière. À l’opposée les tomates sont originaires des vallées du Pérou et de l’Équateur. Ces vallées, le plus souvent parcourues par des cours d’eau, possèdent des terres alluviales riches. Quant aux légumineuses, elles fixent l’azote de l’air plutôt que de le puiser dans le sol. Ces exemples montrent bien que des plantes vivantes dans des conditions de sol différentes ont forcément des besoins en éléments nutritifs différents.

À partir de ces constatations, en partant notamment de leurs conditions d’origines, il est possible de regrouper les plantes selon leurs besoins nutritifs.

Le principe des regroupements selon les besoins nutritifs et non seulement établis à partir des conditions de vie d’origine, mais aussi des observations faites par les horticulteurs au fil du temps.

Une classification par rapport à la richesse du sol

Afin de simplifier ces informations, on peut regrouper les plantes en 3 catégories :

  • les plantes très exigeantes : elles affectionnent un sol qui renferme beaucoup d’éléments nutritifs et qui est riche en matière organique. En début de culture on fait un bon apport de compost et en cours de saison on fait de 2 à 4 apports d’engrais suivant le type de plante et les conditions climatiques;


  • les plantes exigeantes : elles ont une prédilection pour un sol qui contient plus ou moins d’éléments nutritifs et de matière organique. Lors de la préparation du sol, on apporte du compost et durant la culture on fertilise 1 ou 3 fois selon le type de plante et la longueur de la saison;


  • les plantes peu exigeantes : elles préfèrent un sol comportant peu d’éléments nutritifs et peu de matière organique. Avant la plantation on apportera peu, voir pas de compost et l’engrais est le plus souvent limité à un seul apport au cours de la saison.
Plante très exigeante
Plante très exigeante
Plante exigeante
Plante exigeante
Plante peu exigeante
Plante peu exigeante

Les besoins des différents légumes

Les légumes très exigeants : aubergines, brocolis, concombres, courges, courgettes, maïs, pommes de terre, et tomates.

Les légumes moyennement gourmands : aulx, asperges, betteraves, bettes à carde, carottes, céleris, cerises de terre, chicorées, choux pommés, choux frisés, cressons, épinards, laitues, melons, mescluns, moutardes, oignons, pak-choïs, piments, poireaux, poivrons, radis, rhubarbes, roquette et tomatillos.

Les légumes peu gourmands : échalotes françaises et de Sainte-Anne, haricots, mâches, navets, panais, pois, pourpiers, rutabagas, scorsonères , soya et topinambours.

Les légumineuses sont considérées comme des plantes peu exigeantes, car elles ont développé un système qui leur permet à partir des feuilles et de la photosynthèse, et à l’aide de bactéries fixées sur leurs racines de métaboliser l’azote contenu dans l’air.

Les besoins des différentes fines herbes

Les fines herbes très exigeantes : estragons français et menthes.

Les fines herbes moyennement exigeantes : agastaches, basilics, cerfeuils, coriandres, mélisses, origans, oseilles de jardin, persils et sauges officinales.         


Les fines herbes peu gourmandes : aneths, ciboulettes, hysopes, lauriers-sauce, livèches, marjolaines, romarins, sarriettes d’été et d’hiver et thyms.

Les besoins des différentes fleurs comestibles et autres herbacées

Crédit photo : Les Jardins de l’écoumène

Pourquoi ces regroupements ?

Ils ont pour premier but de simplifier les opérations de fertilisation. En regroupant les plantes selon leurs besoins en éléments nutritifs, il est beaucoup plus facile d’apporter les amendements et les engrais. Par exemple, en regroupant les aubergines, les concombres et les tomates, on prépare le sol en ajoutant la bonne quantité d’amendement et, quand on fertilise au cours de la saison, pas de questions à se poser : elles sont toutes exigeantes!

Sur les petits terrains, il est souvent difficile de faire des rotations sur 4 ans avec une année d’engrais vert. Par contre, une rotation sur 3 ans sans engrais vert est indispensable.

Crédit image rotation : Livre: Jardinier-maraîcher (Le) – Manuel d’agriculture biologique sur petite surface, Auteur : Jean-Martin Fortier, Illustrations de Marie Bilodeau

Ces regroupements facilitent la mise en place des rotations. Sur une planche où l’on cultive des plantes très exigeantes, on fait un bon apport du compost.

L’année suivant comme on cultive sur cette planche des plantes exigeantes, on fait des apports de compost moins importants.

La troisième année étant donné qu’on y cultive des plantes peu exigeantes, on fait un petit apport, voire pas du tout, de compost.

Au début d’un nouveau cycle, les planches qui accueilleront à nouveau des plantes très exigeantes seront largement engraissées. Et ainsi de suite.

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