Voilà que depuis quelques décennies, on reconsidère leur place dans un potager et elles sont devenues indésirables. Certains horticulteurs préfèrent parler de plantes spontanées en opposition aux plantes cultivées qu’il a semées ou plantées. D’autres finalement leur donnent le nom d’herbes spontanées indésirables.
Ces appellations n’ont rien de sémantique. Elles permettent de définir la place que l’on va laisser à ces herbes dans le jardin comestible. Plus elles seront estimées mauvaises, plus on essayera de s’en débarrasser, plus on les considérera comme spontanées, plus on en tolérera. Les stratégies pour les gérer seront donc différentes.
Certaines mauvaises herbes sont les plantes hôtes d’insectes ravageurs qui viennent s’y accoupler ou y pondre. Il est alors important de les éliminer.
Des stratégies communes
Pour contrôler la suppression des herbes mauvaises/indésirables/spontanées, c’est l’opération qui a si mauvaise presse que l’on nomme le désherbage, l’intervention hâtive est de mise. C’est quand les plants ont atteint entre 2 et 4 feuilles vraies que l’élimination est la plus facile. En procédant lors d’une journée ensoleillée, une fois les tiges coupées des racines, on peut laisser les plantules sur le sol sur lequel elles se dessécheront rapidement. Ceux qui voient les mauvaises herbes comme des indésirables s’assureront de toutes les détruire, alors que pour les partisans des mauvaises herbes, un travail moins complet ne posera pas de problèmes.
Un désherbage efficace doit aussi se planifier en amont. Dans les potagers, et surtout dans ceux qui sont bio-intensifs, il faut prévoir la distance entre les rangs et la distance sur les rangs. Tous les outils n’ont pas la même largeur et celui que l’on utilise devrait conditionner la largeur minimum entre les plants.
Une bonne planification du potager permet d’anticiper les opérations de désherbage et de rendre celui-ci moins ardu.
Quelle que soit la stratégie retenue, lors des opérations de désherbages, on doit s’assurer de ne pas abîmer les racines. Parfois, un désherbage manuel au plus près du plant est plus adapté que de risquer d’endommager les racines avec un outil, surtout en début de saison.
Une question de dimension
Le désherbage efficace du jardin comestible doit prendre en compte sa dimension. Plus l’espace est grand, plus on va utiliser des outils et des toiles, plus le terrain est petit, moins on en a besoin et parfois juste enlever les herbes mauvaises/indésirables/spontanées à la main est suffisant.
Paillis et paillage
Un des moyens efficaces de réduire la présence des mauvaises herbes est d’imiter la nature en ajoutant sur le sol un paillis. L’écouinfo Paillis, paillage et autres techniques présente les différentes techniques et les matériaux de paillage.
La binette, l’outil par excellence
S’il existe de nombreux outils pour procéder au désherbage, chez les Jardins de l’écoumène, nous avons choisi de vous proposer ceux qui nous semblent les meilleurs sur le marché : les binettes à lame oscillante de Growers & Co.
Il s’agit en fait d’une binette faite d’une lame dont les 2 bords sont tranchants. Afin de la rendre plus fonctionnelle, sa fine lame oscillante permet de supprimer les herbes dans un mouvement de va-et-vient où chaque geste est efficace. Cet outil a été développé par l’équipe de Jean-Martin Fortier, le célèbre jardinier-maraîcher. L’outil est muni d’un long manche afin de faciliter le travail.
On distingue trois types de binettes à lame oscillante :
- 3 ¼ po : on l’utilise quand les herbes mauvaises/indésirables/spontanées sont au stade de plantules et qu’elles ont un système racinaire peu développé
- 5 po : particulièrement adapté pour le désherbage sur le rang lorsque les plantes sont au stade de jeunes plantules
- 7 po : bien adapté pour les grands potagers, quel que soit le stade de croissance des herbes mauvaises/indésirables/spontanées
Avant de commencer à désherber une parcelle cultivée, il est conseillé de s’exercer sur un terrain sans culture afin de bien maîtriser l’utilisation de la binette à lame oscillante et d’éviter ainsi de briser les plantes.
Pour les grands potagers
Quand on a un grand potager, il n’est pas toujours facile de se maintenir à jour dans le désherbage. Bien que son utilisation soit parfois controversée, on n’a souvent pas le choix d’utiliser un paillis plastique. Heureusement, le paillis plastique noir Bio Plus fait plus que contrôler les mauvaises herbes. En réchauffant le sol, il facilite une croissance rapide des racines, ce qui donne des plants plus vigoureux. De plus, il protège de l’érosion causée par la pluie. Une fois installé sur le sol, il suffit de pratiquer des trous suffisamment larges afin de permettre la mise en terre des jeunes plants.
Et pour les allées
Dans un potager, l’entretien des allées est fréquemment vu comme un problème majeur. Comme il n’y a pas de culture, on peut utiliser des toiles qui empêchent les mauvaises herbes de pousser. Le couvre-sol anti-végétatif en géotextile fait obstacle aux herbes vivaces déjà présentes dans le sol, mais il empêche aussi aux semences des mauvaises herbes annuelles de germer et de s’implanter.
Quant au géotextile de sol en polypropylène tissé, s’il est bien peu esthétique, il est très efficace. C’est de ce géotextile que les professionnels se servent pour contrôler les mauvaises herbes dans les serres, les pépinières et les jardineries.
Pour que le désherbage demeure efficace et ne devienne pas une corvée, il faut de la planification, de l’organisation et de la prévention.