Des semences adaptées au climat local, c’est bien mieux

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Les arguments en faveur de l’achat local ne sont plus à faire : solidarité vis-à-vis du commerce de proximité, réduction des émissions de GES, produits mieux adaptés aux réalités locales, etc. Toutefois, en ce qui a trait aux semences, l’achat local présente, pour les jardiniers, des avantages sur les plans physiologiques et environnementaux, en termes d’adaptation au climat, et donc de récoltes plus abondantes.

En effet, lorsqu’une plante est multipliée année après année dans un milieu donné, d’imperceptibles modifications génétiques se produisent permettant ainsi à la plante de s’adapter de mieux en mieux aux conditions du milieu.

L’exemple du maïs 

Les ancêtres du maïs, les téosintes et l’herbe grama, sont originaires d’une région montagneuse de l’État du Puebla au sud de Mexico. On estime qu’ils ont commencé à y être cultivés il y a environ 9 000 ans. Les archéologues ont découvert qu’il y a 3 000 ans, les jardiniers de l’époque « sortent » le maïs de sa région d’origine pour le cultiver dans les basses terres du Yucatan, des Caraïbes et d’Amérique du Sud équatorial. Par la suite, ils vont l’aider à coloniser les plaines tropicales, puis les zones tempérées. Vers l’an 500, le maïs commence à être cultivé dans les plaines du sud des États-Unis. Quand les premiers explorateurs arrivent au début de 16e siècle, le maïs est cultivé intensivement sur plus de 5 000 kilomètres du sud au nord. Durant les siècles suivants, les agriculteurs ont continué à « adapter » le maïs à d’autres conditions climatiques.

Ce n’est qu’à la fin du 19e siècle que William Beal, botaniste américain pionnier dans le développement de l’hybridation du maïs et Georges Shull, un généticien des plantes d’origine américaine, développent les travaux liés à l’hybridation. Les premiers hybrides américains sont commercialisés en 1948 et les hybrides européens en 1957.

Séchage du maïs. Crédit photo: Les Jardins de l’écoumène
Dans les faits, nos ancêtres jardiniers ont participé à l’amélioration des variétés pendant plus de 5 000 ans, alors que la technique de l’hybridation n’a même pas une centaine d’années.

Aujourd’hui, le maïs est passé d’une amplitude du nord au sud de 5 000 kilomètres à plus de 9 000 kilomètres. En Amérique du Nord, le maïs est cultivé du 50e parallèle, la région du Bas-Saint-Laurent au Québec, jusqu’au sud du 40e parallèle dans la région de Buenos Aires, en Argentine.

Sans le travail méticuleux des jardiniers amérindiens puis américains, canadiens et québécois… et de la nature, l’étendue de cette culture serait beaucoup moins grande.

Un croisement naturel est une opération de fécondation de la fleur sans intervention humaine, alors qu’une hybridation est une opération de fécondation de la fleur dirigée par la main d’un hybrideur qui sélectionne deux plantes génétiquement différentes. 

Un processus génétique

Pendant des milliers d’années, quand il s’agissait de conserver les graines pour l’année suivante, les jardiniers sélectionnaient les plus beaux plants, les plus belles semences. Sans en connaître les raisons scientifiques, ils ressortaient du lot des plantes qui avaient subi de légères modifications génétiques. En effet, lors de la fécondation de la fleur, en particulier chez les plantes qui ont une pollinisation croisée, il y a un mélange de gènes entre la femelle et le mâle. Ces modifications génétiques se font sur des caractéristiques visibles comme la forme de la plante ou la grosseur des fruits, mais aussi sur les caractéristiques moins évidentes comme l’adaptation aux conditions climatiques.

Melons. Crédit photo: les Jardins de l’écoumène
Les jardiniers français du 19e siècle avaient si bien anticipé cette adaptation à des conditions régionales qu’ils avaient donné le nom de la région ou de la ville à leur variété : ail rond du Limousin, asperge d’Argenteuil, chou précoce de Tourlaville, carotte de Croissy, melon de Cavaillon, etc. Chez les Jardins de l’écoumène, nous poursuivons cette tradition en proposant la tomate Mémé de Beauce, la tomate Manitoba ou le melon d’Oka, mais aussi le chou pommé Milan de Pontoise, la betterave Chioggia, le pois Petit Provençal et bien d’autres.

Les semences locales 

Macération de semences de tomate
Crédit photo: les Jardins de l’écoumène

Quand un semencier cultive  localement des plantes destinées à la production de semences, comme le fait Les Jardins de l’écoumène, il bénéficie de ces légères modifications génétiques. D’année en année, les plantes deviennent donc plus adaptées aux conditions climatiques environnantes.

Par contre, chez un semencier généraliste, les graines peuvent venir d’aussi loin que des pays d’Europe ou d’Afrique aux conditions climatiques souvent très différentes d’un jardin québécois. C’est pourquoi, un plant de haricot Beurre de Rocquencourt, issu d’une culture dans Les Jardins de l’écoumène dans Lanaudière a des caractéristiques légèrement différentes que la même variété produite par un semencier français. Présente au Québec depuis plus de 100 ans, cette variété a largement eu le temps de s’y adapter.

« Qui peut le plus peut le moins », dit le proverbe. Les semences des Jardins de l’écoumène, cultivées en zone 4, sont adaptées à la vaste majorité des conditions climatiques du territoire québécois.

Un avantage supplémentaire 

Rinçage de semences de tomate
Crédit photo: les Jardins de l’écoumène

Chez les Jardins de l’écoumène, nos variétés s’adaptent particulièrement bien aux conditions climatiques du Québec, car nous cultivons uniquement des variétés à pollinisation libre, aussi appelées variétés à pollinisation ouverte.  Les graines que nous obtenons sont donc issues d’un brassage génétique où les caractéristiques à l’adaptation aux conditions environnementales sont bien présentes. Pour plus d’informations à ce sujet, lire l’Écouinfo : Patrimoniale, à pollinisation libre ou hybride F1. Par contre, pour les variétés hybrides de type F1, chaque année un semencier traditionnel doit utiliser les parents originaux, ce qui, bien entendu, réduit considérablement le brassage génétique et donc l’adaptation aux conditions climatiques.

Adaptation aux conditions climatiques, brassage génétique, solidarité vis-à-vis du commerce de proximité, réduction des émissions de GES, etc., voilà bien des bonnes raisons d’acheter ses semences potagères et herbacées, qui de plus sont biologiques, chez Les Jardins de l’écoumène.

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