On dit aussi d’elles qu’elles ont des fruits aromatiques avec des notes d’ananas et de rose. On est bien loin des fraises sucrées, coniques et rouge fraise. On se dit que ce sont donc que ce sont sûrement des fraises très hybridées. En fait c’est tout le contraire.
Si les fraises hybrides sont issues de croisements complexes entre la fraise des bois (Fragaria vesca), la fraise des champs (Fragaria virginiana) et la fraise de l’île de Chiloé, ou fraise du Chili (Fragaria chiloensis), les cultivars de la fraise alpine, que l’on nomme aussi fraise de tous les mois ou fraise des Alpes, et, à tort, fraise des bois, sont issus de lignées assez pures. En fait, il s’agit d’une variété naturelle de la fraise des bois (Fragaria vesca), la fraise des bois toujours fleurie, Fragaria vesca var. semperflorens qui a très peu été hybridée. On y observe principalement des variétés aux fruits rouges et quelques autres aux fruits jaunes, crème ou blanchâtres. La grosseur des fruits se situe entre la petite fraise des bois ou des champs et la grosse fraise hybride.
Que disent ces informations. Deux choses. Comme il ne s’agit pas d’hybrides complexes, les plantes peuvent être multipliées par semis, contrairement aux grosses fraises qui ne peuvent être multipliées que par stolons ou division. C’est pourquoi aux Jardins de l’écoumène nous les proposons sous forme de semences. Son nom semperflorens indique qu’elles sont toujours en fleurs… et donc en fruits.
Portrait d’une fraise atypique
Comme tous les fraisiers alpins, le cultivar ‘Yellow Wonder’ est une plante vivace qui forme une touffe compacte, aux rosettes de feuilles vert vif, persistantes. Les fraisiers de tous les mois ont la particularité de ne pas produire de stolons. Après 1 à 2 ans, les plants sont hauts de 30 cm et larges de 60 cm. De la fin du printemps à la fin de l’été apparaissent de petites fleurs blanches réunies en grappes très lâches. Elles sont suivies de petits fruits, tout en longueur, de 1,5 à 3 cm (1/2 à 1’’) que l’on récolte du début de l’été jusqu’au milieu de l’automne.
La fraise alpine pousse au plein soleil. Elle supporte la mi-ombre, mais la production de fruits est moins abondante. Elle affectionne un sol riche, frais et bien drainé au pH proche de la neutralité. À cause de ses origines alpines, elle est bien rustique, jusqu’en zone 3a.
On peut l’utiliser aussi bien comme couvre-sol, dans les plates-bandes ou les contenants. En pot, comme les Smart Pot il faut prévoir environ 4 litres de terreau par plant, soit un pot de 23 cm de diamètre et de 20 cm de profondeur.
Une multiplication par semis
Le semis se fait à l’intérieur, de 6 à 8 semaines avant la date de dernier gel. Les semences, qui nécessitent de la lumière pour germer sont semées en surface. On se contente de presser légèrement le terreau afin de s’assurer que les graines adhèrent bien au sol. On maintient une température entre 18 et 22 °C. Si nécessaire, on pratique un repiquage. Le temps de germination varie de 7 à 20 jours, parfois plus. On plante à l’extérieur quand tout risque de gel est passé et que le sol a un minimum de 15 °C.
Une culture facile
Lors de la plantation, on prévoit une distance sur le rang de 60 cm et entre les rangs de 60 cm. Pour une plantation décorative, on laisse entre 30 à 40 cm tout autour de la plante. Une fois bien installée, on s’assure que la plante reçoit environ 3 cm (1’’) d’eau par semaine. On arrose en général pendant les périodes chaudes et sèches, en évitant de détremper le sol.
Cette plante aimant les sols riches, on fait un bon apport de compost et de biochar avant la plantation. Selon la richesse du sol avant la plantation. On peut faire de 1 à 2 apports d’engrais naturel au cours de la saison. En contenant, on la plante dans un terreau riche.
En ce qui a trait aux insectes ravageurs et aux maladies, ce sont les mêmes que pour les autres fraisiers.
Une récolte continue
La première année, la récolte commence de 75 à 150 jours après le semis suivant la région de culture. Soit du milieu de l’été au début de l’automne. Les années suivantes les récoltes commencent dès le début de l’été et se poursuivent jusqu’à l’automne et parfois même jusqu’aux premières gelées.
Comment savoir si les fruits, telles les fraises alpines ‘Yellow Wonder’, sont bien mûrs? On peut se fier à la couleur. Elles prennent alors une teinte jaune plus prononcée. Une bonne méthode consiste à tirer sur le fruit. Si celui-ci se détache, c’est qu’il est mûr, s’il résiste c’est que son mûrissement n’est pas complet.
Comme les fraises arrêtent de mûrir après la cueillette, elles doivent être cueillies quand elles sont mûres. Le seul défaut de cette variété de fraises, c’est qu’elles ne se conservent pas bien. Qu’à cela ne tienne, on les mange dès qu’on les cueille… et on profite ainsi de tous leurs bénéfices nutritionnels.