En horticulture conventionnelle, il y avait d’un côté les engrais de synthèse, et leur cohorte de NPK, et de l’autre les amendements, principalement le compost et la chaux. Aujourd’hui, la situation est moins claire. L’arrivée sur le marché de produits naturels a rendu ces frontières beaucoup plus floues.
En effet, la vaste majorité des produits naturels sont des fertilisants, car ils apportent des éléments nutritifs et des oligo-éléments, mais aussi des amendements, car ils contiennent de la matière organique. Donc, en plus de nourrir la plante, ils nourrissent la vie du sol et influencent positivement les qualités physiques (amélioration de la structure du sol et de sa capacité à retenir l’eau, etc.), chimiques (apport d’éléments minéraux, d’oligo-éléments, etc.) et biologiques (nourriture et stimulation de l’activité des microorganismes, etc.) du sol.
Plusieurs des amendements proposés par les Jardins de l’écoumène ont des propriétés d’activateur de sol, c’est-à-dire qu’ils favorisent la vie des microorganismes dans le sol. Amendements ou activeurs, ils sont tous approuvés pour la culture biologique.
Ces changements sont issus d’une prise de conscience issue de recherches fiables qu’il est plus intéressant en termes de rendement, notamment à long terme, de nourrir la vie du sol plutôt que d’uniquement nourrir les plantes.
On distingue 2 grands types de produits.
Ceux d’origine organique, comme le compost , le biochar, le fumier de vers, le terricule, la farine de luzerne, la farine de plume, la farine de sang, la farine d’os, la farine de varech, la farine d’arête de poisson et les algues en granules.
Ceux d’origine minérale sont la chaux, le basalte, le gypse, le mix-minéral, la poussière de roche glaciaire, le sable vert, la terre diatomée et le phosphate minéralisé.
Il est à noter que plusieurs de ces produits sont plus efficaces dans un sol bien vivant d’où l’importance d’utiliser différentes sources d’amendements.
Durant de nombreuses années, on a conseillé d’épandre les amendements, le compost et notamment la chaux, en automne. Une des raisons était de s’éviter du travail dans une période très occupée.
Une récente étude, dont les conclusions restent à être corroborées, montre qu’en réalité cette pratique, dans un environnement nordique ne serait pas la plus appropriée.
En effet, au moment de la fonte des neiges, une partie des amendements et notamment les éléments nutritifs qu’ils contiennent sont lessivés. C’est pourquoi amender le sol au printemps semble une meilleure technique.
Seule exception, si on utilise une toile d’occultation installée à l’automne et enlevée tôt au printemps il n’y a pas de lessivage.
Un autre élément milite pour l’utilisation des amendements au printemps : la rotation des cultures. Il est rare qu’à l’automne on ait déjà en tête la liste des légumes, fines herbes et fleurs comestibles que l’on va cultiver. Encore moins leur emplacement. Attendre au printemps permet d’ajuster le type d’amendement que l’on va épandre.
Comment procéder en pleine terre?
Avec une stratégie printanière, les amendements vont être épandus au moment de la préparation du sol. Étant donné qu’il n’est plus conseillé de le retourner, on étend l’amendement sur le sol, et on l’incorpore dans les premiers centimètres à l’aide d’une grelinette ou d’une griffe rotative. Les jeunes plants ont alors accès à cette nourriture de qualité qui migrera vers le bas, en même temps que les racines, à la suite des pluies et de l’arrosage.
Dans certains cas, on utilise les amendements directement auprès des racines, comme par exemple, l’inoculant mycorhizien.
En procédant à l’amendement du sol au printemps, on peut aussi ajuster celui-ci aux besoins spécifiques des plantes.
Comment procéder en pot ?
On ajoute l’amendement lorsque l’on prépare le terreau.
- Soit on a vidé le pot à l’automne, et on mélange le produit au terreau récupéré ou au nouveau substrat.
- Soit on a partiellement vidé le pot et on ajoute l’amendement avant de brasser le nouveau et l’ancien terreau.
- Soit on a laissé tout le terreau, comme pour les Smart Pot, et on ajoute le produit avant de brasser le sol en profondeur.
Quelques produits à découvrir
À noter que tous ses produits sont des ressources renouvelables.
Les algues en granules sont à la fois un amendement, un conditionneur de sol, un biostimulant et un fertilisant. Les algues marines Ascophyllum nodosum contiennent entre 50 et 60 oligo-éléments, plus ou moins 20 acides aminés, enzymes et hormones de croissance. Ce produit convient donc pour la culture d’un grand nombre de légumes.
La farine de luzerne est à la fois riche en azote et en potassium. En plus d’être un amendement, c’est un activateur de compost qui améliore son activité et sa valeur nutritionnelle. Tous les composés qu’elle contient stimulent la croissance et la santé des plantes.
La farine de varech est composée de varechs, aussi appelés goémon, à la fois bruns, rouges ou verts. De décomposition lente, en plus de ses actions bénéfiques en tant qu’amendement, il apporte surtout du potassium aux plantes.
La farine de coquille d’huîtres est surtout utilisée pour améliorer l’acidité du sol. Comme elle a la propriété de se décomposer lentement, une application peut faire sentir ses effets sur plusieurs années.